☛ De quoi votre personnage a-t-il le plus honte ? ; Niobé n'est pas le genre de personne à avoir honte facilement. Comme elle le dit souvent, ce qui est fait est fait et pas besoin de baisser la tête, surtout pour des proches de l'empereur. Le seul truc dont elle pourrait avoir honte, et encore, c''était une des fois où elle s'était baignée dans un lac, toute nue parce qu'elle se croyait toute seule. Sauf bin, fallait croire qu'elle ne l'était pas. Et pour éviter que cette péripétie ne se répende à travers tout le village où elle vivait, et bien, elle n'avait pas eu vraiment le choix et avait tué le voyeur.

☛ De quoi votre personnage est-il le plus fière ? ; Sa plus grande réussite, probablement. Vous voulez savoir, hein, je présume ? Avec l'un de ses frères, elle avait fait le pari de charmer, et ce sans hypnose, sans pouvoir, l'un des plus beaux et plus riches partis de Rome. Le genre de personne qu'il faut avoir sous sa coupe parce qu'il a des relations. Pari réussi ! Ce n'est pas grand chose, mais c'est beaucoup quand même.
Et puis, elle est très fière d'avoir eu la confiance de son frère Niklaus lorsque ce dernier décida de la transformer, elle et ses frères et soeurs. Comme si elle n'était pas n'importe qui et qu'il souhaitait garder sa famille proche de lui pour toujours.

☛ Quels sont les points forts de votre personnage ? ; Sa famille, ses proches, ses frères et ses soeurs, donc, lui donnent du courage. Le courage de continuer et de poursuivre cette folle aventure avec eux. Sans eux, et si elle avait été transformée par un vampire lambda, sans aucun doute qu'elle aurait trouvé un moyen ou un autre de se tuer.
La passion : quand elle aime quelque chose, comme par exemple, l'argent, les arts, et d'autres trucs de ce genre, Niobé fera tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir ce qu'elle veut.

☛ Quels sont les points faibles de votre personnage ? ; L'argent est l'un de ses plus gros points faibles. Car mademoiselle Juvenalis adore l'argent. Bijoux, or, autre brocaille, plus elle en a, mieux elle se porte. Certains ont eu vent de cette faiblesse et ont tenté, une ou deux fois, de la tuer. Manque de bol, ça c'est retourné contre eux.
L'amour aussi. La vampire a peur de tomber amoureuse une nouvelle fois et d'en avoir le coeur brisé. Parce qu'elle ne s'est jamais vraiment remise de la perte de son amant de toujours, celui qu'elle considérait comme l'homme de sa vie, et de son bébé.
Sa famille. Ses frères, ses soeurs, c'est sacré pour elle. Même s'ils se tirent, parfois, dans les pattes, Niobé ferait tout pour eux.

☛ Que pense votre personnage des Juvenalis ? ; Etant elle-même une Juvenalis, elle tient en haut respect ses frères et ses soeurs. Elle les soutient, quoi qu'il arrive, et suit le mouvement, pour ainsi dire. La seule chose qu'elle regrette peut-être, c'est la perte de leur mère après l'accouchement d'Octavia. Mais ce n'est pas pour autant que Niobé en veut à sa petite soeur. La faute à pas de chance, en quelque sorte.

L'histoire de Niobé commence y'a de cela longtemps, très longtemps. Des temps reculés qu'on n'imagine pas forcément. Une période sombre mais nécessaire pour amener Rome à un âge d'or certain.


Février, - 571 avant Jésus Christ

Le sénateur Juvenalis était aux abois, une nouvelle fois. Sa femme, sa merveilleuse femme, celle qu'il avait toujours aimé, et qu'il aimerait jusqu'à la fin de sa vie, allait enfanter, à nouveau. Ce n'était pas là leur premier enfant, puisqu'ils en avaient cinq. Quatre merveilleux garçons, Elijah, Niklaus, Sirius, Tobias, et une fillette, Atia. Celle-ci pouvait se sentir seule parmi ses frères, mais qui sait ? Cette fois-ci, Madame Juvenalis donnerait peut-être naissance à une autre fille ? L'attente était longue. Ce qui était le plus ennuyeux, si on peut dire ça comme ça, c'était qu'il fallait attendre qu'elle accouche pour savoir si c'était une fille, ou un garçon, qui rejoindrait la lignée. Une fille, ça serait bien. Le sénateur avait envie d'une autre petite fille.


21 février de la même année

Ca y est. C'était le moment. Le sénateur attendait, avec ses autres enfants, dans la salle d'à côté, que sa femme mette au monde le nouveau né. L'attente était insupportable. Mais d'ici à quelques minutes, il verrait le bout de son petit nez, de sa jolie frimousse. Et il aurait le loisir, le plaisir de tenir sa fille, ou son fils, dans ses bras, pendant quelques instants. Ca, c'était ce à quoi le sénateur s'était attendu. Sauf que, sauf que l'accouchement dura plus longtemps que prévu. A croire que la petite Niobé était bien au chaud et qu'elle n'avait pas forcément envie de sortir.

Ce ne fut qu'au bout de cinq, ou six heures -vous demanderiez au sénateur, sans aucun doute qu'il vous dirait que c'était bien plus que ça- que Niobé se décida, finalement, à quitter son petit nid douillet, pour le plus grand bonheur de ses parents. Enfin, surtout de son papa qui souhaitait une seconde fille. Il avait été exaucé. Le bébé pleurait à chaudes larmes mais c'était bien normal puisqu'elle était au froid et qu'elle vivait à ses premiers instants dans un monde qui lui était totalement inconnu. Mais Niobé avait des grands frères, et une grande soeur, qui prendraient soin d'elle si jamais besoin était.


- 569 avant Jésus Christ

C'était la fin de l'année. Niobé arrivait bientôt sur sa troisième année d'existence. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, toujours. Un vrai p'tit rayon de soleil. Son père la promettait déjà à un bel avenir. En fait, il avait déjà tout dans sa petite tête. Ce qu'elle serait, avec qui elle se marierait, combien d'enfants elle aurait, et tout ça. Il avait tout planifié. Son épouse jouerait un grand rôle dans l'éducation de leur fillette. Mais c'était sans compter sur un dernier accouchement ... qui se passerait mal.

La famille Juvenalis allait, bientôt, compter un membre de plus. Tous étaient aux aguets. Du plus vieux, à la plus jeune. Tous attendaient la venue du dernier ou de la petite dernière. La surprise, encore une surprise, c'était de savoir qui fermerait la marche. Une fillette, vraisemblablement. Une fille pour une fille. L'une commençait sa vie, l'autre la terminait. Niobé était trop jeune pour réellement comprendre ce qui se passait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait une nouvelle petite soeur. Mais que le prix de cette naissance, c'était la mort, la disparition de sa mère. Vivre sans l'amour d'une mère aurait pu être destructeur. Mais ce ne fut pas le cas.

Tout bascula finalement du jour au lendemain. Et les évènements s'étaient enchaînés rapidement. Si bien que Niobé n'était plus celle quelle avait été jusqu'à présent.


30 Novembre, - 552 avant Jésus Christ

Le sénateur était mort. Il s'était donné la mort, honteux d'avoir été cocufié. Honteux d'avoir élevé un enfant comme son propre fils alors qu'il ne l'était pas. Niobé avait vu dans cet acte la chance de pouvoir passer sa vie avec l'homme qu'elle aimait et passer outre le mariage que son père avait voulu organiser avec son autre prétendant. Seulement ... Seulement la vie est garce parfois. Et elle vous reprend tout en un clin d'oeil.

Son amant, l'homme de sa vie ... fut tué par des brigands sur la route. Comme il était commerçant, cela lui arrivait que de voyager un peu, histoire de vendre ses marchandises. Néanmoins, en revenant sur Rome, il se fit attaquer. On le poignarda à plusieurs reprises pour lui voler ses maigres économies. Quand Niobé apprit la nouvelle, elle manqua de s'effondrer, de s'écrouler. Elle n'en croyait par ses oreilles. Son amour pour lui avait été sans faille. Et il était mort. Tout seul.

Niobé passa plusieurs jours enfermée dans sa chambre. Ses frères et soeurs n'arrivaient pas à l'en faire sortir. Elle était triste. Elle ne voyait plus la vie de la même manière. Tout était fini, selon elle. Elle ne se voyait pas continuer à vivre sans lui. Elle aurait pu se donner la mort. Elle l'aurait fait. Si seulement elle avait été seule à se tuer. Parce qu'elle n'était pas seule. Elle portait la vie. Un enfant. Son enfant. Elle était certes jeune. Elle avait dix-neuf ans. Elle n'en parla à personne. Personne. Aucun de ses proches ne fut au courant. Elle avait besoin de temps pour assimiler tout cela.


8 Décembre, - 552 avant Jésus Christ

Seulement, elle n'eut pas le temps d'assimiler. Pourquoi ? Parce que Niklaus revint, finalement, au bout de trois longues années. Frères et soeurs étaient dans le salon. Leur père venait tout juste d'être enterré. Niobé discutait avec Atia. Elle avait envie de lui dire qu'elle était enceinte. Ces mots brûlaient ses lèvres. Elle allait le faire quand Niklaus passa la porte. Il était là. Octavia fut la première à l'enlacer, le prendre dans ses bras. Tobias, lui, en avait lâché son épée, sûrement surpris par le retour de son frère. Atia fut la seconde à aller le voir pour le serrer dans ses bras. Vint ensuite Niobé. Elle était contente de le revoir. Elle était heureuse.

Niklaus leur apprit alors qu'il était devenu un immortel, et qu'il leur offrait, à tous, ce merveilleux don. Niobé ... ne savait pas trop quoi en penser. La vie éternelle, sans l'homme de sa vie, lui paraissait fade, morne. Si ses frères et soeurs acceptèrent bien vite ce présent, Niobé fut la seule à prendre le temps de vraiment y réfléchir. Ou plutôt, elle était contre.


16 Décembre, - 552 avant Jésus Christ

Finalement, face aux pressions des autres membres de sa famille, Niobé accepta finalement le présent que Klaus lui faisait. Elle qui pensait leur tenir tête plus longtemps que cela. Elle avait failli. Mais qu'importe, elle serait avec sa famille pour toujours, et elle aurait bientôt ce petit bout qu'elle tiendrait dans ses bras.

Ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle finirait par perdre son bébé. Seulement une journée, une journée après sa nouvelle condition de vampire, Niobé perdit ce petit être cher. Il n'existait pas encore, et pourtant, elle le pleurait. Elle n'avait pas eu l'occasion de le prendre dans ses bras, et pourtant, elle le regrettait. Son regard ... changea. C'était comme si la petite lueur qu'elle avait au fond des yeux avait fini par disparaître. Il n'y avait plus rien. Elle n'était plus là. Sa bonté, sa bienveillance, pouf, envolé en un claquement de doigt. Elle n'était plus la petite Niobé vertueuse, gentille, et généreuse. Elle avait changé, du tout au tout.