Tout le monde à Rome connait Sirius Juvenalis. Pour eux c’est le fou Juvenalis, l’homme le plus incompris de toute la famille et ils ont raison. Mais certains lui donnent un autre nom « L’artiste de Rome » Ils connaissent tous, sa folie et l’apprécient pour ça. C’est lui-même qui met un peu de joie dans leur vie quotidienne. Que serait Rome sans Sirius Juvenalis ? Certainement moins gai et moins joyeuse. L’ambiance qui règne dans le peuple est due à la folie de Sirius. Des rires se font entendre à chaque coin de rue, quand l’artiste décide d’exposer ses nouvelles œuvres en plein milieu des ruelles. Il n’a absolument pas honte, il en est même très fier de montrer aux autres, son point de vue. Si le peuple aime son art, pourquoi le priver de ses créations ? Si vous voyez quelqu’un se balader tout nu à Rome, ne vous inquiétez pas ce n’est que Sirius. C’est un jeune homme très célèbre, la plupart ne cesse de parler de lui. Sa renommée, il ne la détient pas que pour son nom de famille, car comme tout le monde le sait les Juvenalis sont la famille impériale. Il détient sa renommée pour ses talents d’artiste. Surtout pour ses sculptures, qui sont aussi folles les unes que les autres. De jours en jours ses œuvres deviennent de plus en plus folles. En ces cinq siècles la folie de ses créations s’est améliorée. Tous ceux qui ne connaissent pas encore Sirius risquent d’être choqués. Tout Rome est toujours en admiration devant ses œuvres qui ne ressemblent en rien au modèle. Ils savent tous qu’il sculpte ce qu’il voit, mais serait-il aveugle ? Ses œuvres ont le don de faire rire toute la cité. La plupart se hâte de voir ses prochains travaux afin de voir ce qu’il va encore inventer, mais aussi par curiosité. Ces derniers temps Sirius a entrepris un autre type de création. Celle d’animaux mélangés avec des éléments de l’anatomie féminine. C’est un autre type d’art qui mérite d’être exploité.

Ce matin, Sirius s’est levé tôt pour prendre son petit-déjeuner à la Taberna. Prendre son petit-déjeuner à la Taberna faisait partie de son quotidien, il sculptait toujours à cet endroit, à cette heure précise. C’était un habitué de cet endroit. Sirius aimait beaucoup cette ambiance et de voir d’autres gens que les Juvenalis. Le propriétaire de la Taberna aimait beaucoup le jeune homme, lui qui ne faisait guère attention à son rang. Sirius fait partie de l’un de ses clients favoris, il délaisse même ses clients pour être sûr que Sirius soit satisfait et n’a plus besoin de rien. Installé à une table au fond de la taverne, le vampire profitait d’être dans son lieu préféré pour sculpter son nouveau type d’art devant ses admirateurs. Avec l’aide de son marteau et du marbre, il sculptait sa nouvelle création. Plus il tapait avec son marteau, plus on apercevait une tête de porc, avec des pattes de poule, une queue de rat et une poitrine de femme. C’était sa première expérimentation dans ce type d’art. Pour l’instant, l’artiste fut satisfait de ce qu’il avait déjà accompli. Tous les yeux intrigués des clients furent projetés dans sa direction. Ce que le Juvenalis sculptait ne ressemblait guère à ce qu’ils avaient vu auparavant. Chaque client voyait quelque chose de différent, mais à la vue d’une poitrine de femme. Tous les hommes crièrent un ton d’excitation. Sirius arrêta de taper avec son marteau quelques instants pour lever un regard vers les hommes qui avaient poussé un cri. Cette excitation le touchait profondément, car il ressentait cela comme un encouragement. Que son œuvre était fabuleuse. Ca l’encouragea à continuer de sculpter. Une serveuse s’approcha de Sirius afin de prendre sa commande, quand tout à coup elle hurla d’un cri strident. Elle était choquée de voir une poitrine mélangée avec des formes d’animaux. Elle n’avait qu’une envie, détruire cette chose abominable et éjecter le Juvenalis loin de la Taberna, mais elle se ressaisit. Sirius ne fit guère attention à elle, trop occupé à sculpter.

« Une envie de boire quelque chose ? » demanda-t-elle sèchement

« Du vin serait parfait, Damoiselle » répondit-il

Aussitôt que Sirius eut répondu, la femme se hâta en cuisine dans l’espoir d’oublier cette chose horrible. Sirius arrêta de sculpter quand il vu entrer sa jumelle dans la Taberna, ces deux-là étaient souvent ensemble, mais Sirius s’était levé plus tôt afin de prendre son petit-déjeuner dans ce lieu. Il avait surtout hâte de sculpter. C’était sûr que ce ne fut pas très difficile pour sa jumelle de retrouver son frère, car ils se connaissaient parfaitement. Il savait très bien où l’autre se trouvait. Une sorte de connexion reliaient les jumeaux. Sirius posa son marteau sur la table et agita sa main dans toute les directions suivi de quelques cris afin d’attirer sa jumelle à sa table.

Un matin comme un autre pour moi. Je m'étais levée, bercée par le chant des oiseaux. Lucian était déjà levé, à trainer je ne sais où. Un matin où j'avais envie de voir mon frère, Sirius. Dernièrement, je n'avais pas eu l'occasion de passer beaucoup de temps avec lui. Et ça me manquait. J'avais entendu dire qu'il était en train d'expérimenter un nouveau style de sculpture, et il fallait absolument que je voie ça. Je lui avait plusieurs fois servi de modèle, au long des siècles. J'étais fière de pouvoir dire que mon frère était un véritable artiste. J'aurais aimé avoir un don comme lui, mais moi, la seule chose pour laquelle j'étais douée, c'était donner la mort, d'une multitude de manières possibles et inimaginables pour le commun des mortels. Une des choses qui déplaisaient à Sirius chez moi. Ma faculté à tuer, et à y prendre du plaisir. Mais il fallait bien que je me nourrisse, et j'aimais ça. Qui pouvait m'en blâmer? Les innocents que j'avais tué? Ces mêmes gens qui tuaient des animaux pour s'en nourrir? Quelle était la différence entre eux et moi? J'étais un prédateur, ils étaient la proie, et je n'avais aucun état d'âme. L'homme était pour moi juste un animal un peu plus évolué que les autres. Après avoir revêtu une belle robe et une cape de velours, je me fis coiffer par l'une des servantes.

Je fis ensuite venir l'une de mes banques de sang, même si je parvenais à passer un long moment sans une seule goutte de sang, je préférais toujours sortir repue, question de sécurité pour le peuple romain. Le peuple romain que je méprisais au plus haut point, surtout les imbéciles qui pouvaient se moquer de mon frère. Si je m'écoutais, je leur arracherais les entrailles pour leur en faire un noeud au dessus de la tête et le regarder mourir. J'étais cruelle, surtout quand quelqu'un s'approchait de trop près de ma famille, et surtout de Sirius. J'avais toujours ressenti le besoin de me dresser entre lui et ceux qui osaient le mépriser où le prendre pour un fou. Sirius n'était ni fou, ni homosexuel. Il était juste lui même, il vivait dans un monde à part. Et moi je trouvais ça très bien. Une fois mon petit déjeuner englouti, je partis en direction de la taberna ou Sirius se trouvait à cette heure ci de la journée. Une escorte voulut m'accompagner, mais je me faufilais seule dans les rues de Rome, afin de retrouver mon cher frère.

A quelques pas de la taberna, je trouvais un garde en train de rire à pleines dents. C'était un vampire, mais je ne me rappelais plus de son nom. J'écoutais les propos de son hilarité, et comme si cela pouvait encore me surprendre après tant de temps, c'était mon frère qui le faisait rire. Je m'approchais de lui et lui chuchotais d'un air menaçant.

- Ecoute moi bien. Si jamais je te surprends encore une fois rire de mon frère, tu perdras la vie d'une manière si atroce que ta pitoyable et misérable existence ressemblera à un compte de fée en rapport de ta mort.
- Oui madame. Pardonnez moi.

Je ne pus m'empêcher de lui casser un bras avant de rentrer dans la taberna. Les regards se tournèrent vers moi, il faut dire que j'aimais à impressionner la gente masculine comme la gente féminine, et que le peuple de Rome, même si je n'étais que la soeur des empereurs ne se risquaient pas à me manquer de respect comme ils le faisaient avec mon frère. Je repérais Sirius, comment le manquer avec cet imposant bloc de marbre devant lui, et sa création plutôt originale, bien qu'inachevée. Il me faisait des signes pour que je le rejoigne, et je m'installais face à lui.

- Cela devient un jeu d'enfant de te trouver dans Rome Sirius. Crois moi, ces cafards ne méritent pas que tu leur exposes ton art.

Il était rare de voir les jumeaux Juvenalis séparaient. Quand l’un n’est pas dans les parages l’autre vient le rejoindre. Ils arrivent toujours à se retrouver. C’est surtout dû à leur instinct de jumeaux, car il est vrai que quelque chose unis des jumeaux. Cette même chose qui permet à un jumeau de savoir ce que pense l’autre. Ca a toujours été comme ça pendant tous ces siècles. Ils ne peuvent rester loin plus longtemps. Il y a toujours un petit truc qui les oblige à rester ensemble. Depuis leur arrivée dans ce monde, ils ne se sont jamais quitté. Ils ont passé beaucoup d’épreuves ensemble. Comme les neuf mois de grossesse et l’immortalité. Contrairement à Sirius, Atia n’avait aucune pitié à tuer de simples innocents. Tandis que Sirius essaye d’en tuer le moins possible. Il a beau vouloir ne pas en tuer, il ne peut s’y résoudre c’est sa nature. Mais il est peut-être le Juvenalis qui boit le moins de sang. Il est vrai qu’il y a des années de ça lui aussi voulait l’immortalité. C’était surtout pour le côté vivre indéfiniment que le côté meurtre. Les jumeaux sont tellement unis qu’il est toujours insupportable à Atia de voir des gens se moquer de son frère. Elle le défend toujours et pas de façon diplomatique. Même si Sirius se moque, elle ne peut pas rester là sans réagir. Aujourd’hui en était la preuve.

Après ces quelques agissements dans l’attention d’attirer Atia vers sa table, Sirius s’arrêta afin de s’asseoir. Par chance sa sœur avait repéré les mouvements. Sirius aurait très bien pu crier dans toute la taberna si sa sœur n’avait guère réussi à voir Sirius. Ca ne le gênait en aucune façon d’exprimer son timbre de voix. C’est un très bon chanteur aussi, il excelle vraiment dans toutes les catégories de l’art. Même si ses chansons sont assez spéciales. La seule à avoir entendu l’un de ses complets est sa sœur. Peut-être après avoir fini cette sculpture Sirius se mettra à chanter ?

Sa sœur le rejoignit aussitôt à sa table. Elle prit place sur un siège en face de lui. L’artiste était heureux de voir sa sœur. Depuis le premier coup de marteau de ce matin, Sirius s’était rendu compte qu’il manquait quelque chose à son art. Mais quoi ? La présence de sa sœur. Sans elle ses œuvres ne sont pas complètes. Car l’artiste n’est pas complet lui-même sans sa moitié. Il serait ravis de connaitre l’avis de sa sœur, car pour lui c’est le plus important. Il savait qu’elle aimait beaucoup ses œuvres et ça le touchait toujours autant. Sirius en oublia sa sculpture pour mieux parler avec sa sœur, il fallait qu’il rattrape le temps perdu de ce matin.

« Cela devient un jeu d'enfant de te trouver dans Rome Sirius. Crois-moi, ces cafards ne méritent pas que tu leur exposes ton art. »

« Crois-tu ? Je ne puis guère penser que je puisse les priver d’une telle chose. Ils ont droit d’admirer mon art. Je suis vraiment enchanté de te voir cher sœur. Cela fait vraiment plaisir. Que penses-tu de mon nouvel art ? »

Il est vrai qu’Atia ne comprenait guère le point de vue de son frère. Sirius aimait beaucoup montrer son art à tout le monde et surtout au peuple. Il n’arrive pas à l’expliquer, mais pour lui il est vital d’être très proche du peuple et pour l’instant la seule façon pour lui de l’être c’est de leur faire profiter de ses créations. D’après ce qu’il a pu entendre pour l’instant tout le monde avait l’air satisfait enfin presque tout le monde. Mais certaines fois, Sirius ne savait pas du tout s’ils appréciaient vraiment son art ou s’ils faisaient semblant vu le statut du Juvenalis. Mais il se pose cette question très rarement, ne préférant pas savoir. Sirius préférait croire qu’ils sont sincères.

Au même moment la serveuse revenue des cuisines avec une chope à vin dans les mains, la commande de Sirius. Elle s’approcha hésitante, car elle était toujours outré par son œuvre mais l’arrivée de la sœur n’arrangeait en rien ses inquiétudes. La serveuse déposa calmement la chope sur la table et se tourna vers Atia afin de passer sa commande. L’artiste prit sa chope et but quelques gorgées. Ce vin était vraiment divin, il ne connaissait rien de meilleur dans la taberna. C’est la boisson préférait de Sirius. Chaque fois qu’il se rendait ici, il commandait toujours la même chose. Il ne lassera jamais de cette boisson.

« Ne trouves-tu point que le vin d’ici est divin ? »